La Compagnie nationale du Rhône (CNR) a présenté, le 23 mai au Pouzin (Ardèche), sa jeune filiale Solarhona. Elle vise à développer, construire et exploiter des petits actifs solaires dans la vallée du Rhône.
La CNR assure aujourd’hui près de 25 % de la production nationale d’hydroélectricité et développe la production d’énergie renouvelable avec l’éolien et le photovoltaïque. Elle entend désormais poursuivre ses efforts de déploiement de l’énergie solaire dans la vallée du Rhône à travers la filiale Solarhona, présentée le 23 mai sur le campus Skipper Groupe basé au Pouzin (Ardèche). Dans un contexte de décarbonation, elle ambitionne de multiplier par sept les capacités de production photovoltaïque de la CNR dans la vallée du Rhône, en mettant en service 1 000 MWc supplémentaires d’ici 2030.
Priorité aux petits projets photovoltaïques
Solarhona s’adresse aux collectivités locales, aux entreprises et aux agriculteurs implantés dans la vallée du Rhône qui souhaitent s’impliquer dans le développement de projets photovoltaïques. « Les partenaires que nous cherchons peuvent avoir le projet de s’inscrire dans la transition énergétique, de vouloir investir dans le solaire ou de s’engager dans une relation de partenariat avec la CNR », a précisé Julien Marchal, président de Solarhona et directeur des nouvelles énergies de la CNR. Priorité est donnée aux petits projets photovoltaïques : toitures de bâtiments publics, industriels et agricoles supérieurs à 1 000 m3, ombrières sur parkings, projets inférieurs à 4 MWc au sol sur des surfaces artificialisées et flottantes sur plans d’eau. La filiale privilégie des partenariats de long terme, des projets « cousus main » pour répondre aux spécificités de chaque territoire. « Le solaire peut apporter des bénéfices à des petits plans d’eau qui subissent le changement climatique et la hausse des températures qui peuvent nuire à la biodiversité des plans d’eau », a ajouté Julien Marchal.
Innovation, partenariat et redistribution
La CNR a déjà développé quarante-neuf centrales photovoltaïques au sol, implantées sur des friches industrielles ou des sites anthropisés et dégradés. La jeune filiale Solarhona entend poursuivre cette démarche de préservation du foncier et de la biodiversité, tout en prenant en compte les problématiques d’acceptabilité locale. « Nous y parviendrons en travaillant en étroite collaboration avec les territoires, en les associant le plus en amont possible et en portant un modèle industriel et redistributif qui nous est cher », a ajouté la présidente du directoire de la CNR, Laurence Borie-Bancel. « Nous savons que l’effort qui va être demandé ces prochaines années nécessitera agilité, réactivité, solutions nouvelles et innovation, écoute et collaboration avec les territoires. » Solarhona s’inscrit ainsi dans une démarche de co-construction avec ses partenaires propriétaires du sol. En tant que tiers investisseur, la filiale reversera un revenu au propriétaire du site, en valorisant son actif. Une société de projet sera créée pour chaque projet et les partenaires pourront prendre une participation allant jusqu’à 40 % de son capital. Des démarches de financement participatif seront aussi possibles afin d’impliquer directement les citoyens.
Quatre-vingts projets déjà engagés
Pour l’heure, quatre-vingts projets sont déjà en construction dans la vallée du Rhône grâce à Solarhona, qui a ouvert deux antennes à Lyon et à Montpellier. « Nous avons autant de projets menés sur du foncier privé que public. Notre force est de ne pas cibler un seul secteur d’activité », a précisé Julien Marchal. L’activité de la filiale permettra de « contribuer à la dynamique économique des territoires et de générer un potentiel de six-cents emplois directs et indirects non délocalisables dans les territoires de la vallée du Rhône », a-t-il ajouté. Pour illustrer les ambitions de Solarhona, le projet mené avec la société Skipper Groupe a été présenté par son président, Fabien Jouvet. Cette entreprise d’organisation de transport et d’externalisation logistique implantée en Ardèche et Drôme projette de construire un site de 23 500 m2 à Étoile-sur-Rhône (Drôme) et d’y exploiter de l’énergie solaire en partenariat avec la filiale. Au total, 8 500 m2 de panneaux photovoltaïques et 1 500 m2 d’ombrières seront installés, pour une production de 2 MWc permettant de valoriser le bâti et d’alimenter le réseau de l’entreprise.