Une nouvelle année débute et l’agenda agricole promet déjà d’être bien rempli avec des rendez-vous importants à ne pas manquer et des défis de taille à relever aux niveaux mondial, national et régional : renouvellement des générations, élections, réchauffement climatique, prédation… Pour se repérer, nous avons noté, au fil des mois, les temps forts qui marqueront l’année agricole 2024. La rédaction en profite pour souhaiter une année prospère et heureuse à tous nos lecteurs.
JANVIER /
Le Pacte pour le renouvellement des générations en agriculture
Il a pour objectif de répondre au besoin de renouvellement des générations d’actifs agricoles et leur adaptation au changement climatique. Ce pacte a été élaboré après de nombreux mois (près d’un an) de concertations menées par le ministre auprès des milieux agricoles, des régions et des acteurs de l’enseignement et de la recherche. Diverses opérations seront menées : une campagne nationale de communication sur les métiers du vivant, un programme national d’orientation et de découverte de ces métiers, un évènement annuel fédérateur autour de l’alimentation saine et durable. De plus, il s’agira de « faire de l’accès aux métiers du vivant un levier du plein-emploi ». Certaines actions devraient être lancées dès le début de l’année 2024.
Biodéchets
À partir du 1er janvier 2024, les collectivités territoriales sont tenues de mettre en place un tri à la source des biodéchets pour les particuliers, dans le cadre du service public de gestion des déchets. Cela fait suite à la directive-cadre européenne sur les déchets et à la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (loi Agec). Cette obligation se traduit par la mise en oeuvre, au niveau des collectivités, de solutions de gestion de proximité et/ou de collecte séparée des biodéchets pour les particuliers. Un fonds vert mis en place par l’État est destiné à accompagner la mise en place des solutions de tri par les collectivités. La généralisation du tri à la source concerne tous les producteurs de déchets en France (collectivités, administrations, professionnels).
Chambres d’agriculture
Cent ans. Le 3 janvier 2024, les chambres d’agriculture ont fêté leurs cent ans. Créées en 1924, les chambres d’agriculture sont des établissements publics dirigés par des élus. Elles représentent l’ensemble des acteurs du monde agricole, rural et forestier : exploitants, propriétaires, salariés, groupements professionnels… Le réseau est investi de trois missions, issues du Code rural et amendées par la loi d’avenir de l’agriculture du 13 octobre 2014 : contribuer à l’amélioration de la performance économique, sociale et environnementale des exploitations agricoles et de leurs filières, accompagner, dans les territoires, la démarche entrepreneuriale et responsable des agriculteurs ainsi que la création d’entreprise et le développement de l’emploi et assurer une fonction de représentation auprès des pouvoirs publics et des collectivités territoriales. Présentes aux niveaux départemental, régional et national, les chambres d’agriculture sont constituées de 4 200 élus et emploient plus de 8 000 personnes.
FÉVRIER /
Symposium sur le futur de l’agriculture dans l’UE
Depuis le 1er janvier, le Conseil de l’Union européenne est présidé par la Belgique. Au niveau agricole, l’accent sera mis sur la sécurité et l’autonomie alimentaires, ainsi que la durabilité de la production et de la consommation alimentaires. La présidence belge devrait lancer les premières réflexions sur l’avenir de la Pac post 2027, un an après la mise en oeuvre de la réforme actuelle. Dans cette optique, un Symposium sur le futur de l’agriculture dans l’UE se tiendra à Gand (Belgique) le 1er février. Celui-ci devrait réunir au même endroit différents acteurs (experts, décideurs politiques, parties prenantes, dirigeants de l’industrie, chercheurs) pour démarrer une réflexion stratégique sur l’avenir du secteur. Ces discussions se feront parallèlement à l’organisation du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture annoncé par la présidente de la Commission européenne, qui sera lancé en janvier et dont la publication de conclusions est prévue pour le mois d’avril.
Fédération nationale des GDS
Le 10 février 1954 naissait la Fédération nationale des GDS aujourd’hui devenue GDS France. Depuis près de 70 ans, les GDS contribuent à la définition des actions collectives qui concernent l’ensemble des éleveurs d’une même espèce ou d’un même territoire. Ces actions sont élaborées et conduites au quotidien en lien avec les autres acteurs sanitaires et les organisations professionnelles agricoles, en s’appuyant sur des indicateurs issus de la surveillance.
DU 24 FÉVRIER AU 3 MARS /
Salon international de l'agriculture
Du samedi 24 février au dimanche 3 mars, le Salon international de l’agriculture sort le grand jeu pour sa soixantième édition. Pour cette occasion, il prépare une manifestation inoubliable, en hommage à son histoire, mais également et surtout tournée vers l’avenir et l’innovation. L’innovation se trouve notamment dans le lancement de SIA’PRO, une rencontre de trois jours (du 25 au 27 février) exclusivement réservée aux professionnels de l’agriculture (agriculteurs et métiers du secteur agricole). Consultations d’experts, ateliers pratiques, conférences, ou encore présentations de matériels, services et solutions sous forme de stands, constitueront l’offre de ce nouveau rendez-vous annuel.
30 MAI /
Première Journée internationale de la pomme de terre
Le 30 mai 2024, sera la première Journée internationale de la pomme de terre. Le principe de cette célébration annuelle avait été défendu par le Pérou qui a soumis une proposition pour adoption à l’Assemblée générale des Nations unies sur la base d’une résolution de la Conférence de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) du 7 juillet 2023. Le but de cette journée est de « souligner le rôle important de la pomme de terre dans la lutte contre les problèmes mondiaux prédominants, tels que l’insécurité alimentaire, la pauvreté et les menaces environnementales », a indiqué la FAO.
ÉTÉ 2024 /
Conférences des parties (COP)
Les conférences des parties (COP) régionale sur la territorialisation de la planification écologique ont été lancées en fin d’année 2023. Elles ont pour objectif d’identifier les spécificités de la région et donc de définir précisément les leviers d’actions qui concourent tous vers la réduction des gaz à effet de serre (GES) et la préservation de la biodiversité. Les territoires ont jusqu’au mois de juin pour rendre leur copie. À l’échéance de l’été 2024, un diagnostic sera établi avec la volonté de fixer une feuille de route autour d’une ambition partagée.
9 JUIN /
Élections européennes
Les élections européennes auront lieu en France le 9 juin 2024. 81 députés européens seront élus en France en 2024, deux de plus que lors des élections de 2019. Au total, le Parlement européen comptera 720 membres, contre 705 actuellement. L’agriculture est particulièrement concernée par ces élections. En effet, les institutions de l’Union européenne collaborent à l’élaboration, à la mise en oeuvre, au suivi et à l’évaluation des politiques agricoles et alimentaires. Les autorités nationales et locales mettent en oeuvre les législations adoptées au niveau de l’UE. Grâce au budget de l’Union, des fonds sont mis à la disposition des États membres conformément aux règles fixées au niveau de l’UE. Elle contrôle également la façon dont les législations sont appliquées et leur efficacité, et coordonne les modifications qui sont introduites.
26 JUILLET AU 11 AOÛT /
Jeux olympiques et paralympiques
Du 26 juillet au 11 août, la France accueillera à Paris les Jeux olympiques et paralympiques. Une belle vitrine pour le pays, mais également pour ses savoir-faire. Ainsi, la promesse est faite pour que les 13 millions de repas et de collations servis lors des Jeux de Paris 2024 fassent découvrir « la richesse d’une cuisine française responsable ». L’un des objectifs poursuivis est de notamment faire en sorte que 80 % des produits soient d’origine française. Ces compétitions mondiales sont également l’occasion de promouvoir les pratiques sportives. Pour le ministère de l’Agriculture, renforcer l’accès des jeunes à une pratique physique et régulière est un enjeu majeur. C’est pourquoi il a lancé le label Génération 2024. Quatre-vingt-un établissements sont labellisés pour promouvoir les valeurs de l’olympisme.
SEPTEMBRE /
Sommet mondial sur l’eau
Annoncé par Emmanuel Macron et le président de la République du Kazakhstan, Kassym-Jomart, au début de la Cop28 à Dubaï l’an dernier, le Sommet mondial sur l’eau, One Water Summit, se tiendra à New York, en septembre prochain. Son comité de pilotage est coprésidé par la Française Barbara Pompili et le représentant kazakh, Z.Suleimenova. Il associe des ministres représentant l’ensemble des régions du monde, des représentants des Nations unies, des organisations internationales, des collectivités locales, les financeurs et les acteurs engagés sur l’eau.
2 AU 6 DÉCEMBRE /
LOUP
Sur la base d’une nouvelle analyse, la Commission européenne a proposé fin décembre 2023 de revoir le statut de protection du loup dans la convention de Berne, étape préalable à un reclassement au niveau européen en vue de permettre aux États membres d’avoir recours à des mesures de gestion des populations plus souples. Bruxelles propose de faire passer le loup d’un statut de protection stricte (annexe II) à une protection simple (annexe III) . Avant cela, il faudra dans un premier temps, un vote à la majorité qualifiée en faveur de la proposition au sein du Conseil Environnement. Si elle obtient son feu vert, la Commission européenne espère être en mesure de soumettre sa proposition lors de la 44e réunion du Comité permanent de la convention de Berne qui se tiendra du 2 au 6 décembre 2024. Mais elle pourrait aussi solliciter la tenue d’une réunion exceptionnelle à la fin du premier semestre 2024.