Depuis une décennie, Auvergne-Rhône-Alpes occupe une place importante parmi les régions qui commercialisent leurs produits en circuit court, selon le dernier recensement agricole 2020.
Auvergne-Rhône-Alpes fait partie des régions les plus adeptes au circuit court. Ce mode de vente s’est largement développé de 2010 à 2020. Avec 30 % des exploitations qui utilisent ce mode de commercialisation, elle se retrouve en troisième position derrière la Corse (avec 79 %) et la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (42 %). Une exploitation sur trois privilégie la commercialisation en circuit court au sein de la région, et une sur deux pour les exploitations conduites en agriculture biologique, où le circuit court est largement plus fréquent (62 % des producteurs bio commercialisent en filière courte contre 25 % des exploitants conventionnels). C’est dans l’Est de la région que la vente en circuit court s’est le plus développée (34 % contre 14 % à l’Ouest). Le Rhône, les deux Savoie et l’Ardèche arrivent en tête, avec un taux de vente en circuit court supérieure à 40 %. Du côté du Cantal et de l’Allier, ce mode de vente représente 15 % du chiffre d’affaires total des exploitations, toutes spécialisations confondues : un pourcentage bien en dessous de la moyenne régionale métropolitaine (23 %).
Mais commercialiser ses produits agricoles en circuit court dépend de plusieurs facteurs : territoriaux, démographiques, touristiques, et également des différentes spécialisations.
Différents facteurs relatifs à la commercialisation
L’usage du circuit court est favorisé dans les bassins de population : lieux qui regroupent un nombre significatif d’habitants. En Auvergne-Rhône-Alpes, les consommateurs aspirent davantage à acheter des produits locaux, ce qui encourage les producteurs à développer ce mode de commercialisation, tout comme la fréquentation touristique.
Les territoires et spécialisations ont un impact sur le mode de vente : ce qui peut expliquer l’inégale importance du circuit court d’une zone à une autre. L’Ouest de la région compte davantage d’élevages bovins en zone de montagne et de grandes cultures en plaine. Ce sont les spécialisations qui ont le moins recours au circuit court, en raison des contraintes de conservation et de transformation inhérentes à ces filières. Les éleveurs ont tendance à confier leur production à des opérateurs privés, grossistes, industriels, organisations de producteurs ou encore coopératives. Il en va de même pour les grandes cultures, concernées par la transformation de certains de leurs produits (farine, semoule, pâtes, pain, huile, etc.).
Mais les exploitants dont la production ne nécessite pas forcément de transformation sont plus enclins à vendre en direct ou par le biais d’un seul intermédiaire : les maraîchers, les horticulteurs, pépiniéristes sont les plus engagés dans la vente en direct.
En Auvergne-Rhône-Alpes, les apiculteurs sont neuf sur dix à commercialiser leur production en filière courte. Les éleveurs en bovin lait commercialisent en circuit court à 19 %, un circuit privilégié dans la région au regard national (12 %). Et chez les exploitations qui vendent en direct, la ferme reste le premier canal utilisé (60 %).
Du côté des fruits, (frais ou transformés), un tiers des structures productrices utilisent les circuits courts. Elles sont situées dans la Drôme, l’Ardèche, le Rhône ou encore l’Isère. Chez les producteurs de vin, on compte 31 % d’exploitations viticoles qui privilégient ce type de commercialisation. Les œufs et volailles sont vendus en filière courte à 30 %, concentré dans 4 départements : l’Ain, l’Isère, la Rhône et la Loire.