CONVENTION DE MASSIF
Massif central : de la diagonale du vide à la terre du milieu

Sophie Chatenet
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Avec 256 millions d’euros disponibles sur la période 2021-2027, le Massif central à travers sa convention de Massif dispose d’un allié solide pour accélérer les transitions dans bien des domaines et se positionner en territoire d’avenir.

Massif central : de la diagonale du vide à la terre du milieu
De gauche à droite : Olivier Bianchi, Brice Hortefeux et Fabienne Buccio. © SC

Après Tulle en fin d’année 2022, le Morvan et Millau, fin mars, les acteurs du grand Massif central se sont réunis à Clermont-Ferrand. Leur dénominateur commun : la convention interrégionale de Massif central (Cimac) qui finance en complémentarité des projets « transformants » pour ce vaste territoire, abritant quatre millions d’habitants répartis sur 4 régions, 21 départements, et 1 134 communes. Si lors de la précédente programmation (2015-2020), 1 400 projets ont été accompagnés avec une enveloppe totale de 136 millions d’euros (M€), l’ambition est de faire davantage jusqu’en 2027. « 256 M€ sont disponibles dans la nouvelle programmation. L’effort conjoint de l’État, des Régions, des Départements, et de l’Europe, à travers les programmes régionaux (dont le Feder) est a salué. Il va permettre d’accélérer les transitions et de positionner le Massif central comme un territoire de référence du stockage du carbone, du tourisme durable et des mobilités rurales », a indiqué Brice Hortefeux¹, co-président du Comité de Massif. Dans le détail, la Cimac est dotée de 216 M€ répartis entre l’État (101 M€), les conseils régionaux (95 M€), les conseils départementaux (10 M€) et EDF Hydro (10 M€) signataires de cette convention ; auxquels s’ajoute « la priorité Massif central » du programme opérationnel Feder (Fonds européen pour le développement régional) de la Région Auvergne-Rhône-Alpes dotée de 40 millions d’euros.

Un destin en partage

La convention de Massif coordonne donc les interventions financières des partenaires autour de trois axes déclinés en dix-huit mesures opérationnelles. Axe 1 : faire du Massif central un territoire exemplaire en matière de préservation et de valorisation des ressources et milieux naturels ; axe 2 : accompagner la transformation des filières économiques du massif ; et axe 3 : amplifier l’attractivité des territoires du Massif central au bénéfice de toutes les populations. Ces axes sont assortis de mesures très concrètes, comme, au chapitre agricole, l’accompagnement des agriculteurs au changement climatique à travers le projet AP3C porté par le Sidam, ou encore la structuration d’une filière cuir, laine, carbone… Sur le volet touristique, on retrouve la structuration d’un projet baptisé « la Grande traversée du Massif central à VTT, ou encore rénovation multiple de bâti pour proposer des solutions d’accueil. Agriculture, environnement, culture, tourisme, industrie, ce sont autant de champs sur lesquels intervient la convention de Massif avec un principe de base : jouer en groupe dans l’intérêt du territoire. Une stratégie qui selon Fabienne Buccio, préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes et préfète coordinatrice du Massif central, a démontré sa pertinence : « Quel territoire incarne le mieux la diversité de nos régions que le Massif central. Une palette de paysages, d’activités… Il constitue un chemin d’avenir. Nous avons vécu des histoires similaires autour de ces massifs. Les instruments que nous déployons méritent d’être connus afin de renforcer l’attractivité économique et démographique dans le respect de la transition écologique ».

Sophie Chatenet

Capitale européenne de la culture 2028

Clermont- Massif central : « A la fin, il n’en restera qu’un »

Si le 3 mars dernier, à l’issue d’un grand oral devant un jury européen, la candidature de Clermont-Massif central au titre de capitale européenne de la culture 2028 a été retenue par le jury, avec celles de Bourges, de Rouen et de Montpellier, c’est un premier pas, mais il reste du chemin à parcourir, comme l’a confié Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand et ambassadeur de cette candidature. « Le Massif central est un atout formidable de notre candidature, car il s’agit de donner aux populations des massifs une importance et une reconnaissance. Nous ne sommes pas dans le triangle d’or Rhin-Rhône-Bénélux, mais nous avons la taille d’un pays. Un des axes de notre candidature c’est la résistance ». Pour candidater au titre de capitale européenne de la culture, Clermont-Ferrand a en effet embarqué tout le Massif central. Derrière le slogan : « Terre du Milieu, une capitale de transition », Clermont compte convaincre le jury final qui devra se prononcer fin 2023.

SC