ÉNERGIE
Chauffer son bâtiment d’élevage au bois : une solution prisée

Utilisé pour valoriser une ressource, le bois-énergie est choisi par certains agriculteurs dont les charges énergétiques sont particulièrement lourdes, notamment lorsqu’il s’agit de chauffer des bâtiments d’élevage : l’agriculture devient donc à la fois productrice et consommatrice de ce type d’énergie.

Chauffer son bâtiment d’élevage au bois : une solution prisée
Elsa Baron, chargée de mission bois-énergie pour Fibois Aura ©Elsa Baron

« En bois-énergie, il existe deux types d’utilisation : la production d’électricité ou le besoin de chaleur. La deuxième solution est la plus courante », explique Elsa Baron, chargée de mission bois-énergie à Fibois Auvergne-Rhône-Alpes. Il existe également plusieurs types de combustibles, selon les différents besoins et la puissance de chaufferie souhaitée. « Le bois bûche et la bûche densifiée sont plutôt utilisés chez les particuliers. Le granulé de bois et le bois déchiqueté sont davantage utilisés pour d’importants besoins, tels que des besoins agricoles », ajoute-t-elle. Que les agriculteurs aient ou non du bois à valoriser sur leur exploitation, ces alternatives permettent de réduire considérablement ses coûts d’énergie.

Faire des économies

Malgré un investissement important, le bois-énergie reste une solution compétitive sur le moyen et long terme. D’autant que le bois demeure le combustible le plus économique et le plus stable, peu soumis aux fluctuations des cours. « Cette solution reste également moins chère que le gaz ou toute autre solution de chauffage », assure Elsa Baron. Et ce ne sont pas les éleveurs avicoles qui pourraient la contredire. Emmanuel Marc, éleveur de volailles de chair et de vaches parthenaises dans le département des Deux-Sèvres (Nouvelle-Aquitaine), décide d’installer une chaudière biomasse en 2022 pour chauffer son bâtiment volailles : une première dans son département. « La facture de gaz s’étendait à 10 000 € par an, et j’avais énormément de bois à valoriser. Il fallait que j’opte pour une solution plus économique », explique l’éleveur. C’est donc une consommation annuelle de 250 m3 de plaquettes de bois dont ce dernier a besoin, pour alimenter sa chaudière de 250 kWh, composée de 5 échangeurs à 50 kWh. Un bois dont il dispose, et dont la récolte et le broyage lui coûtent environ 1 200 € chaque année. Bilan : une facture drastiquement allégée et de nombreux avantages sur l’exploitation.

Favoriser le bien-être animal

Parmi tous les avantages liés à une chaufferie bois et au-delà de l’aspect économique, elle est aussi un sérieux argument lié au bien-être animal. « Il existe de nombreux avantages liés à une telle installation, ça fonctionne très bien. Depuis que le bâtiment volailles est chauffé au bois, l’air est plus sec et plus sain. On se sent bien à l’intérieur. J’ai observé une réelle différence chez les animaux, ils se portent beaucoup mieux », assure Emmanuel Marc. « Les litières sont beaucoup plus sèches, il y a donc moins besoin de les changer, ce qui permet d’économiser aussi sur ce point », ajoute l’éleveur.

Des projets valorisés par de nombreuses Régions, en fonction du type de territoire. Emmanuel Marc, pionnier dans son département, a pu négocier son investissement estimé à 100 000 € en le réduisant presque de moitié grâce aux aides accordées.

Charlotte Bayon