COOPÉRATIVE
« Donner un nouvel élan à la section fruits de Valsoleil »
Raphaël Dessemond est responsable de la section fruits du groupe coopératif Valsoleil, une section qu'il souhaite redynamiser en accueillant davantage de producteurs.
Depuis quand avez-vous en charge la section fruits de Valsoleil ?
Raphaël Dessemond : « Mon arrivée à Valsoleil en tant que responsable de la section fruits et de la station de Saint-Donat remonte à février 2023. Auparavant, j'ai notamment travaillé pendant dix ans en tant que responsable “supply chain” dans la filière fruits et légumes régionale. J'ai 48 ans et mon expérience s'est bâtie au fil des années par la pluralité des postes que j'ai occupés. Je crois beaucoup au modèle coopératif et mon arrivée à Valsoleil constitue pour moi un aboutissement professionnel. Je souhaite redynamiser cette section qui regroupe aujourd'hui une centaine de producteurs, et ce en dépit d'un contexte très compliqué après un effondrement des prix en noix en 2022 et en abricots l'an dernier. Une nouvelle équipe a été constituée début 2023 à Saint-Donat, restreinte - nous sommes sept dont deux commerciaux et un service qualité dédié - mais polyvalente et efficace. »
Quels sont vos objectifs ?
R.D. : « Avec les dirigeants de Valsoleil, nous souhaitons attirer de nouveaux producteurs de fruits de Drôme,Ardèche et Isère, en abricots, noix et amandes essentiellement. En abricots, nous traitons en moyenne annuelle 2 000 à 2 500 tonnes. Nous recherchons des volumes sur les variétés précoces, hors des périodes du Bergeron. Notre portefeuille de clients acheteurs (GMS, grossistes, export) est important. S'y ajoutent des industriels à haute valeur ajoutée comme Les vergers Boiron à Châteauneuf-sur-Isère, la Maison Ponthier en Corrèze ou encore Andros dans la Drôme.
En noix, le volume moyen traité chaque année représente 1 000 à 1 500 tonnes. Nous travaillons avec Coopenoix pour la partie commerciale. Là aussi, nous souhaitons accroître nos volumes afin d'écraser nos charges et rémunérer au mieux nos agriculteurs apporteurs. Nous devons aussi anticiper le recul démographique prévu dans les dix ans à venir. »
Et pour l'amande, quel est le projet ?
R.D. : « Il s'agit d'un produit que nous souhaitons développer. De deux tonnes en 2022, le volume traité est passé à 10 tonnes l'an dernier et nous prévoyons 50 tonnes cette année. Nous avons acté un partenariat avec une entreprise locale dont la logistique matérielle permet de traiter les amandes (casserie et transformation) et d'assurer leur commercialisation. »
Que pouvez-vous mettre en avant pour attirer de nouveaux producteurs ?
R.D. : « La force logistique et commerciale de Valsoleil est un atout. Nous sommes en capacité de mutualiser des moyens, d'avoir des infrastructures optimisées et bien équipées comme des calibreuses à tri optique, de nombreuses chambres froides, des ensacheuses pour les noix… Comme indiqué précédemment, nous avons un portefeuille de clients acheteurs important. Notre force, c'est aussi nos prix payés aux producteurs. En 2023, alors que l'abricot subissait une crise sur le prix, nous avons réglé (hors prime) 1,20 € le kg pour du Lido AA, et 0,70 € pour du Bergeron AA. Pour l'amande, nous étions à 3,90 € le kg l'an dernier (contre 2,50 € en 2022). J'ajoute qu'en abricot, Valsoleil verse un acompte aux producteurs une semaine après la livraison. Enfin, nous sommes membres de l'AOP pêches et abricots de France, du CING1 et bénéficions des certifications Vergers écoresponsables, Global Gap, Grasp, HVE, agriculture biologique... Et pour les producteurs adhérents à l’OP Valsoleil, des aides sont possibles, entre autres sur les systèmes d'irrigation, le matériel de tri, la lutte contre la mouche du brou... »
Propos recueillis par Christophe Ledoux
1. CING : Comité interprofessionnel de la noix de Grenoble.
