Lors de son assemblée générale, le 6 mars, la Section nationale des anciens exploitants de la FNSEA a rappelé qu’elle ne « lâchera rien » sur la prise en compte des 25 meilleures années pour le calcul de la retraite de base et l’obtention d’une retraite à 85 % du Smic pour les futurs retraités à carrière complète.
« L’obstination est le chemin de la réussite », a déclaré Hélène Blaud, présidente de la Section nationale des anciens exploitants de la FNSEA (SNAE), en conclusion de l’assemblée générale de la section qui s’est tenue à Paris, les 5 et 6 mars 2024. Cette obstination, les militants retraités comptent bien la mettre au service de nouvelles avancées syndicales avec le soutien de la FNSEA. Il en est ainsi du calcul de la retraite de base des non-salariés agricoles en fonction des 25 meilleures années comme tous les salariés, inscrits dans la loi du 13 février 2023. La proposition de loi initiée par le député Julien Dive (LR-Aisne), adoptée à l’unanimité de l’Assemblée nationale et du Sénat, prévoit son entrée en vigueur au 1er janvier 2026. Mais la SNAE a découvert, qu’après avoir remporté une victoire syndicale, elle allait faire face à des freins sur sa mise en œuvre à la date prévue. La MSA évoque des difficultés opérationnelles liées à l’ignorance de l’historique des revenus des agriculteurs. Le Premier ministre, Gabriel Attal, s’est même fait l’écho de ces difficultés, indiquant qu’il « y aurait des perdants ». Sur ce sujet, la SNAE a reçu l’appui total de la FNSEA. Pas question de tergiverser. « Il faut que la loi s’applique au 1er janvier 2026 », a martelé Luc Smessaert, président de la commission sociale et fiscale de la FNSEA, en appelant les retraités à se mobiliser et à interpeller les représentants du gouvernement et les parlementaires pour que l’échéance soit respectée. « Le dossier des retraites doit être remis sur le haut de la pile », a-t-il plaidé.
L’accompagnement des retraités
Malgré les revalorisations récentes, les montants de retraite tous régimes confondus des agriculteurs restent faibles et en tout cas inférieurs à la moyenne des assurés de notre pays (1 170 euros versus 1 500 euros bruts). La SNAE dénonce cette profonde injustice qui est également un obstacle à la transmission des exploitations et au renouvellement des générations en agriculture. Aussi exige-t-elle une retraite minimum à 85 % du Smic (1 177 euros par mois) pour toutes les carrières complètes en particulier pour les membres de la famille, conformément aux promesses du président de la République en 2022. Avec, dès 2024, une première revalorisation des minima des conjoints retraités actuels à carrière complète au niveau du minimum vieillesse (1 012 euros par mois). Au programme également la suppression du plafond de ressources pour l’attribution de la pension de réversion et l’instauration d’une bonification forfaitaire pour les parents d’au moins trois enfants en remplacement de la bonification de 10 %. Au-delà du dossier des retraites, la SNAE s’attache à améliorer les conditions de vie des retraités en milieu rural. Si elle se mobilise pour favoriser l’accès aux services publics, une meilleure couverture du territoire par les professions médicales, une meilleure reconnaissance des aidants et une amélioration de la prise en charge du vieillissement, elle insiste aussi sur la nécessité d’accompagner les nouveaux retraités. En effet, 160 000 chefs d’exploitation vont quitter leur activité professionnelle prochainement, selon la présidente. Ce sont 160 000 personnes qu’il conviendra d’accompagner, alors qu’elles ont peu ou pas préparé leur quotidien.