TROPHEES DE L'AVENIR AGRICOLE DE L'ARDECHE
Laurine Roche, une agricultrice engagée et inspirante

Marine Martin
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Laurine Roche a rejoint la ferme familiale alors qu'elle n'avait que 21 ans.  Elle est désormais cheffe d’exploitation, associée avec ses parents au Gaec du Sardier, à Lafarre.

Laurine Roche, une agricultrice engagée et inspirante
Laurine Roche, éleveuse de 24 ans, est installée à Lafarre en Ardèche. ©AAA_DR

À 24 ans, Laurine Roche est cheffe d’exploitation depuis trois ans. En avril 2021, elle s’est installée avec ses parents au Gaec du Sardier, à Lafarre (Nord Ardèche), dont elle est associée. Entre élevage de cochons, de vaches allaitantes et de poules pondeuses, ses journées sont bien remplies. Après un Bac pro CGEA en alternance dans une exploitation de vaches laitières et poulets de chair, elle devient salariée au syndicat des Jeunes Agriculteurs, à Privas. Mais elle retourne dès qu’elle peut à Lafarre, pour travailler à la ferme. Progressivement, l’idée de s’installer avec ses parents fait son chemin : « Mais je ne savais pas encore comment faire, avec quelle production… J’avais besoin de créer quelque chose, que ça soit viable, pas juste prendre le titre de cheffe d’exploitation. »

Un élevage diversifié

C’est alors que se présente une nouvelle opportunité pour le Gaec du Sardier : la boucherie de Saint-Bonnet-le-Froid est mise en vente. « Ça m’a mis sur la piste des porcs », se souvient Laurine Roche. Ses parents, Patricia et Stéphane abondent en son sens. Laurine Roche développe le cheptel de porcs en s’installant comme aide familiale en 2019 et ses parents deviennent, eux, cogérants de la boucherie charcuterie des Sources.

Son projet d’installation d’élevage de porcs sur paille, avec 180 places lancé, Laurine Roche vend désormais environ 520 porcs par an. La jeune éleveuse consacre une partie de son temps aux autres ateliers, à l’instar de l’élevage de poules pondeuses : « quand je me suis installée, mes parents avaient déjà deux poulaillers de poules pondeuses. J’ai attaqué la vente directe d’œufs que je vends à des boulangeries, restaurateurs, GMS et à la Cop Valsoleil », explique la cheffe d’exploitation « Je vends encore 9 000 poules à Valsoleil, mais aussi désormais, 2 500 que je commercialise moi-même ».  Lorsque la jeune femme s’installe, les oeufs sont labellisées bio, mais face à la conjoncture défavorable, « j’ai dû passer du bio, en plein air ».

Enfin, le troisième atelier dont s’occupe Laurine Roche, est l’élevage de vaches allaitantes de race Aubrac. « Nous sommes tous polyvalents au sein du Gaec et participons, mon père ma mère et moi à tous les ateliers ».

Si ses journées sont bien remplies, l’une des raisons qui l’ont poussé à rejoindre l’exploitation familiale est l’envie de faire perdurer l’histoire familiale, en devenant la 4e génération d’éleveurs. Nichée dans un hameau haut-vivarois, la ferme de la famille Roche a plus d’un siècle d’histoire. « Mes parents sont jeunes et ne sont pas proches de la retraite, c’est une structure en plein développement, ce qui encourage à se projeter ».

Ce qu’elle apprécie le plus dans son métier c’est le contact avec la nature et la polyvalence offerte par ses trois ateliers et les différentes casquettes qu’elle revêt en tant qu’agricultrice. « J’essaie de développer nos propres circuits de commercialisation tout en conservant les marchés avec les GMS. Mon objectif est de trouver un équilibre dans mes circuits de commercialisation afin d’obtenir une bonne valeur ajoutée pour mes produits, tout en évitant de travailler jour et nuit ! »

Le syndicat : la force du collectif

Laurine Roche s’est engagée très tôt auprès du syndicat des jeunes agriculteurs de l’Ardèche. Elle en est même devenue leur trésorière. Pour elle, il est crucial pour un jeune agriculteur de s’entourer lors de son installation : « Je conseille à tous les jeunes de se rapprocher des organismes professionnels et syndicaux car cette période est souvent difficile dans la vie d’un jeune. Il est essentiel de garder le cap et de chercher du soutien dans les moments compliqués. Au sein du syndicat, en échangeant avec les autres, on réalise que nous partageons les mêmes défis. Le syndicat offre des connaissances, des discussions sur nos problèmes et la prise de conscience que nous sommes tous dans le même bateau, et qu’il y a toujours des solutions ». Optimisme et persévérance, tels sont les credos appliqués au quotidien par la jeune éleveuse.

Pauline De Deus et M.M

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Trophées de l’Avenir agricole de l’Ardèche : qui sont les candidats ?

Après avoir présenté le parcours de Camille Goudard, Guillaume Soboul et Dylan Seux, place à notre dernière candidate Laurine Roche !

Samedi 3 août à Lagorce, le syndicat Jeunes agriculteurs (JA) Ardèche organisera sa traditionnelle Fête de l’agriculture avec au programme de multiples animations. À cette occasion, votre journal s’associe à l’événement pour animer la troisième édition des Trophées de l’Avenir agricole de l’Ardèche, centrée sur le thème de l’installation. Au total, quatre agriculteurs et agricultrices ont été sélectionnés par la Rédaction et JA Ardèche. Leur point commun ? Ils se sont tous installés récemment, dans différentes zones géographiques du département, animés par la passion de leur métier, de leur filière, des produits d’excellence qu’ils entendent produire !