APICULTURE
Le miel et les abeilles, un secteur à préserver
Activité souvent pratiquée à temps partiel, le secteur est largement composé d'apiculteurs amateurs. En Ardèche, on recense environ 726 apiculteurs amateurs pour 49 professionnels, près de 32 000 colonies, soit environ 10 % du total régional1.
La région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) compte 13 128 apiculteurs, ce qui en fait la première région apicole de France. Cependant, on observe une baisse notable de 11 % du nombre d’apiculteurs toutes catégories confondues sur les trois dernières années, jusqu’en 2023. La région abrite 310 579 colonies, dont 49 % sont détenues par des apiculteurs professionnels. Une baisse du nombre d’apiculteurs, corrélée au phénomène de déprise agricole, touche également le secteur. Alors, pour insuffler un nouveau souffle à la filière apicole, un plan de soutien doté de 1,6 million d’euros pour la période 2023-2027, a été mis en place. Ce plan vise quatre objectifs : préserver et créer un environnement favorable aux abeilles, promouvoir les produits de la ruche, soutenir les investissements dans les exploitations apicoles et développer une apiculture performante et dynamique. Et les apiculteurs en auront bien besoin au regard de la dernière récolte !
Une récolte de miel de printemps catastrophique
À l’image du territoire national, la récolte de miel de printemps en Ardèche n’a pas été bonne. Malgré un printemps doux dans le département, propice à la floraison des acacias et de la garrigue, les pluies et les vents quotidiens ainsi que le retour soudain du froid ont empêché les abeilles de butiner, entraînant une baisse de la production de miel. Le bilan complet devrait être connu en septembre et octobre prochains. En attendant, Bruxelles a validé à la mi-juillet 2024 la mise en place d’une aide d’urgence de cinq millions d’euros pour soutenir les trésoreries des apiculteurs confrontés à des difficultés en 2023.
M.M.
1. Source Ada Aura.
Le miel, produit le plus fraudé
Chaque année, les Français consomment environ 45 000 tonnes de miel. La production nationale de miel oscille entre 15 et 30 000 tonnes1 et ne permet pas de couvrir la demande. Comme tous les produits à forte valeur ajoutée, l’appât du gain, et donc la tentation de fraude, est grand sur ce « sucre de luxe ». D’après le dernier rapport de la Commission européenne publié le 23 mars 2023, près de la moitié des miels importés de pays tiers en Europe (46 % des échantillons sur 320 lots de miels) seraient non conformes, c’est-à-dire qu’ils présenteraient des problèmes d’origines, d’appellation ou encore d’adultération, (coupés avec des sirops de sucre) 2. Il existe deux types de fraude : sur la composition et sur l’origine du miel. En France, la fraude concerne davantage l’étiquetage, que la composition des produits. « Il y a eu quelques cas de falsification contrôlés en labo, mais c’est vraiment ciblé sur les miels d’origines étrangères », précise Adèle Bizieux, directrice de l’ADA Aura, l’association des apiculteurs. La direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) effectue également des contrôles concernant la composition de miel importés mais aussi français.
1. source ADA France et InterApi.
2. Source : InterApi.