MARAÎCHAGE, PROTÉINES VÉGÉTALES & GRANDES CULTURES…
Les cultures maraîchères dans le paysage ardéchois
En plein essor, l’activité maraîchère se déploie de plus en plus comme source de diversification dans de nombreuses exploitations agricoles, ce qui dynamise la filière ardéchoise.
Après avoir beaucoup perdu en production depuis une trentaine d’années, la filière maraîchère retrouve une place importante dans le paysage agricole ardéchois. Elle est portée par une demande grandissante part des consommateurs locaux pour des produits frais et extra-frais, ainsi que par de nombreux porteurs de projet d’installation. Et il y a de la place ! La demande en légumes locaux étant bien supérieure à l’offre.
500 ha de surfaces maraîchères cultivées
En Ardèche, près de 500 hectares de surfaces cultivées sont dédiés à cette filière, dont 420 ha de surfaces irriguées, pour un peu plus de 470 exploitations agricoles ayant un atelier de maraîchage (légumes frais, plants de légumes, melons ou fraises).
Deux modèles d’activité se distinguent dans les cultures légumières. Le maraîchage très diversifié, où l’on retrouve de nombreuses productions différentes, nécessite une grande maîtrise technique et se déploie dans une soixantaine d’exploitations agricoles du département exclusivement dédiées à cette filière (légumes ou champignons). Le maraîchage comme activité complémentaire est quant à lui axé sur des cultures « simples » de quelques légumes, aux côtés d’une activité principale. Il permet d’étoffer l’offre d’un point de vente en direct déjà présent sur l’exploitation (fruits, vins, fromages…) ou de fournir les points de vente de produits locaux, la restauration collective, GMS…
50 % des maraîchers installés en bio
Avec près de 34 % de surfaces maraîchères cultivées en agriculture biologique (AB) en Ardèche1, la part de maraîchers installés en bio ou en conventionnel est sensiblement la même (50 %). Cette certification bio concerne généralement de petites structures et permet de mieux valoriser sa production et de se différencier en vente directe. Du côté des producteurs travaillant en conventionnel, ils sont de plus en plus nombreux à traiter le moins possible leurs cultures maraîchères, en privilégiant le plus souvent la lutte intégrée contre les parasites, une approche durable et respectueuse de l’environnement qui combine des stratégies pour prévenir et contrôler les nuisibles et minimiser ainsi l’utilisation des pesticides.
A.L.
1. Source : Agreste – recensement agricole 2020.
De la graine 100% locale
L’agriculture ardéchoise présente de nombreux visages. Certains d’entre eux, parfois méconnus ou quasiment tombés dans l’oubli, connaissent un regain d’intérêt.
Grandes cultures
La filière grandes cultures représente 2 % de l’économie agricole du département, avec une production vendue principalement à des coopératives. Une faible proportion en raison du peu de surfaces pouvant se destiner à ce type d’activité ainsi qu’au manque d’irrigation, réduisant drastiquement les rendements. Les grandes cultures s’inscrivent le plus souvent dans le cadre d’une activité de diversification, notamment dans des exploitations dont l’activité principale est la culture de la vigne, de vergers fruitiers ou l’élevage. En Ardèche, cette filière concerne essentiellement des cultures de blé tendre, d’orge, parfois de blé dur et de triticale. Les parcelles de maïs se concentrent quant à elles près de la vallée du Rhône.
Légumineuses
Jusqu’alors très peu valorisées localement, la culture des légumineuses pour l’alimentation humaine connaît un regain d’intérêt certain auprès des consommateurs et une filière ardéchoise se dessine ces dernières années. Elle est portée par quelques exploitants, essentiellement comme source de diversification, avec des débouchés locaux, que ce soit par la vente directe, via les magasins de producteurs, sur les marchés ou auprès de la restauration. Les cultures dans le département regroupent différentes variétés de légumineuses à graine, comme le pois chiche, la lentille verte et le haricot.
Semences
La culture semencière comptait jadis l’un ses greniers ardéchois sur la plaine de Beaulieu au sud du département et sur celle de Chomérac en Vallée du Rhône. Elle s’y est développée jusqu’à la fin des années 1990 avant de décliner face au non-renouvellement des générations d’agriculteurs et la pression foncière rencontrée sur ces secteurs géographiques. La filière attire néanmoins des jeunes aujourd’hui, sur des cultures traditionnelles de maïs, tournesols semences et porte-graines de betteraves, mais aussi d’ail et de sorgho, ainsi que des plantations de semences potagères et florales.