PPAM & OLÉICULTURE
Ppam : Une filière florissante malgré la conjoncture difficile

Qu’elles soient issues de cultures ou de la cueillette, les plantes à parfums aromatiques et médicinales (Ppam) d’Ardèche se démarquent par leur diversité et leur qualité.

Ppam : Une filière florissante malgré la conjoncture difficile
Les Ppam d’Ardèche peuvent rejoindre divers marchés (laboratoires, grossistes, petits magasins) et domaines d’activité : cosmétique, herboristerie, extraction végétale, agroalimentaire, pharmacie, compléments alimentaires…

Avec des surfaces souvent escarpées, les parcelles de plantes à parfums aromatiques et médicinales (Ppam) sont de dimensions réduites et difficilement mécanisables en Ardèche, exceptées les cultures de lavande et lavandin qui se concentrent au sud du département.

On dénombre de nombreux producteurs cultivant des Ppam dans le département, qu’ils travaillent en monoculture ou en polyculture, ainsi que des cultivateurs et/ou des cueilleurs. Certains d’entre eux se spécialisent sur telle ou telle plante, en fonction du terroir où ils se trouvent.

Structuration de la filière

Ils sont le plus souvent regroupés au sein de coopératives, comme la Sica Viva-Plantes implantée à Vals-les-Bains qui propose 150 variétés différentes de Ppam et compte environ 95 adhérents travaillant en agriculture biologique. La Sarl PAM Ardèche rassemble, quant à elle, 11 associés et une cinquantaine d’apporteurs, qui cultivent près de 120 variétés de Ppam. La première coopérative affichant comme produits phare l’arnica, le bourgeon de hêtre, la bruyère, l’angélique et le sureau. La seconde structure concentrant un quart de son chiffre d’affaires sur la vente de bourgeons pour la composition de produits de beauté.

De nombreuses petites exploitations de Ppam travaillant en circuits courts sont présentes également dans le département. Elles possèdent le plus souvent un outil de distillation des plantes, pour la fabrication d’huiles essentielles, hydrolats et eaux de parfum, vendus en direct, sur des marchés, en magasins de producteurs et magasins bio spécialisés.

Une conjoncture économique difficile

Entre plantes fraîches, sèches et bourgeons, les Ppam d’Ardèche peuvent rejoindre divers marchés (laboratoires, grossistes, petits magasins) et domaines d’activité : cosmétique, herboristerie, extraction végétale, agroalimentaire, pharmacie, compléments alimentaires… Depuis une dizaine d’années, la filière est portée par une demande grandissante des consommateurs pour une origine France, bio, voire commerce équitable, ou encore des questions d’image et de sécurité des approvisionnements pour les industriels. Elle s’inscrit toutefois dans une conjoncture économique difficile actuellement, en raison du climat qui peut impacter la production et ses rendements, de l’inflation, de la fluctuation des marchés, des volumes demandés par les distilleries, du déférencement de l’homéopathie… Mais les cultures ardéchoises arrivent à tirer leur épingle du jeu et à se démarquer, notamment dans le secteur des produits alimentaires.

Les Ppam issues de la cueillette permettent elles aussi à la filière ardéchoise de se distinguer, tant par leur qualité que leurs propriétés spécifiques. Le thym sauvage, par exemple, possède des propriétés de meilleure qualité que le thym mis en culture. Aléatoire, la cueillette est toutefois un frein à l’anticipation des ventes sur les marchés. Dans ce domaine, la mise en culture apporte une meilleure visibilité sur le rendement et permet ainsi d’anticiper.

Lavande et lavandin

L’Ardèche est le 4e département producteur de lavande de France. Le plateau de Saint-Remèze, au sud, concentre l’essentiel des cultures. Sur ce secteur se trouve également la seule distillerie ardéchoise fonctionnant en coopérative à Gras. La culture de lavande et lavandin est le plus souvent menée sur des exploitations diversifiées, dont l’activité principale est la viticulture. Face à une surproduction qui étouffe le marché français ces dernières années et une baisse de la demande, la filière est confrontée à de grandes difficultés. Une dynamique se dessine, avec l’installation de petits producteurs diversifiés, axés sur la transformation à la ferme et la vente en circuits courts d’huiles essentielles, hydrolats, tisanes et cosmétiques.

M.M. & A.L.

Des oliveraies qui regorgent de variétés traditionnelles
Les oliveraies s’étendent majoritairement sur de petites ou moyennes surfaces et se composent de nombreuses variétés locales et endémiques, comme la Blanche de Payzac, la Béchude, l’Ubac, la Pointue, la Roussette, la Négrette ou encore la Noirette.
OLÉICULTURE

Des oliveraies qui regorgent de variétés traditionnelles

Les oliveraies ardéchoises se concentrent sur 560 hectares de surfaces cultivées dans le département.

Regroupant près de 450 exploitations agricoles, la filière oléicole du département est composée de nombreux amateurs, propriétaires de gîtes, retraités et professionnels agricoles, le plus souvent installés en viticulture. La production est destinée essentiellement à la fabrication d’huile. Outils indispensables au développement de la filière, de nombreux moulins sont aussi présents sur le territoire.

Les oliveraies ardéchoises se développent dans le sud du département, de Saint-Marcel-d’Ardèche, jusqu’à Aubenas et aux Vans. Elles s’étendent majoritairement sur de petites ou moyennes surfaces et se composent de nombreuses variétés locales et endémiques, comme la Blanche de Payzac, la Béchude, l’Ubac, la Pointue, la Roussette, la Négrette ou encore la Noirette. Depuis une vingtaine d’années, la filière ardéchoise compte également des oliveraies plus denses où ont été implantées des variétés étrangères qui présentent un potentiel de rendement plus important. La période de récolte des olives s’étend globalement entre les mois de novembre et décembre. Dans certains vergers, elle peut être avancée, afin de produire des huiles vertes, appréciées pour leur amertume et leur « piquant ».

Sur le territoire, le Syndicat des oléiculteurs de l’Ardèche méridionale (Soam) travaille à la structuration et au développement de la filière. Elle tend à promouvoir et préserver les variétés traditionnelles, ainsi que d’encourager à la réhabilitation des oliveraies abandonnées. Ces dernières sont souvent situées sur des zones de pentes et en terrasses, des surfaces difficilement exploitables pour d’autres types de culture.

A.L.