MANIFESTATION
Mobilisation FNSEA-JA : remettre du sens dans une politique agricole à l’envers
En sillonnant agglomérations et routes de campagne, vous avez certainement croisé des panneaux d’entrée de villes et de bourgs retournés. Une illusion ? Non, une action délibérée du réseau FNSEA-JA pour dénoncer une politique agricole qui marche sur la tête.
En quelques jours, du nord au sud de la France, des centaines de panneaux d’entrée de villes et de bourgs ont été mis sens dessus dessous. La région Auvergne-Rhône-Alpes n’a pas échappé à cette opération commanditée par le réseau départemental FNSEA et JA répondant au mot d’ordre national. Pas cassés ni vandalisés : le dévissage de deux écrous à l’arrière des panneaux a suffi à les faire pivoter, lettres à l’envers. Une action éminemment symbolique pour dénoncer les injonctions contradictoires imposées à la profession agricole par les pouvoirs publics. « Depuis trop longtemps dans ce pays, quand on parle de sujets agricoles, on marche sur la tête », explique Jocelyn Dubost, président de JA Auvergne-Rhône-Alpes. Les marches avant sont souvent précédées d’une marche arrière, tandis que les agriculteurs sont de plus en plus confrontés à des voies sans issue. En effet, comment espérer vivre du fruit de son travail sans application stricte de la loi Égalim garantissant la prise en compte des coûts de production. « Les négociations commerciales en cours ne doivent en aucun cas aboutir à brader nos produits agricoles », affirme-t-il.
On ne brade pas le prix de nos produits
C’est ce message qu’ont porté les syndicalistes auprès de leur préfet, mais aussi auprès des responsables de magasins et consommateurs rencontrés dans les allées des grandes surfaces visitées. Les agriculteurs mobilisés ont en effet dans la plupart des départements d’Auvergne-Rhône-Alpes fait leur course avant de rencontrer leur préfet avec toujours le même argumentaire résumé par David Chauve, secrétaire général de la FRSEA Aura : « Les beaux discours sur la souveraineté alimentaire sont jusqu’à présent restés sans effet. Pire, depuis vingt ans, les importations françaises alimentaires ne cessent de croître : + 42 % dans le secteur des fruits, + 48 % pour les viandes... Et en même temps, les volumes de production agricole française baissent tous les ans. Comment en est-on arrivé là ? Des prix qui ne couvrent pas les coûts de production, des contraintes de production toujours plus limitantes et incohérentes et surtout une absence totale de confiance des différents gouvernements envers nous, les agriculteurs, qui nourrissons nos concitoyens. Nous réclamons des actes forts pour redonner de l’avenir à l’agriculture française ».