SANITAIRE
Quid de la surveillance de la MHE et de la transhumance des troupeaux ardéchois

Focus sur les dispositions relatives aux mouvements d’animaux liées à la surveillance de la MHE et la dérogation accordée par la Direction générale de l'alimentation (DGAL) à l’approche des périodes de transhumance.

Quid de la surveillance de la MHE et de la transhumance des troupeaux ardéchois
27 communes ardéchoises du sud-ouest du département sont situées dans la zone régulée de la maladie hémorragique épizootique (MHE).

La zone régulée de la maladie hémorragique épizootique (MHE) englobe 27 communes ardéchoises, situées au sud-ouest du département1, entraînant une réglementation stricte sur le mouvement des bovins et petits ruminants. Cette réglementation se caractérise par une désinsectisation des animaux pendant 14 jours, suivie d’une analyse PCR négative et d’une nouvelle désinsectisation du troupeau et des moyens de transports pendant 14 jours à effectuer avant tout mouvement en direction d’une zone non régulée. Les transhumances des bovins, ovins et caprins pouvant donner lieu à des mouvements entre zones indemne et régulée au regard de la MHE, l’application du protocole est coûteuse pour les éleveurs et susceptible d’entraîner une incapacité à transhumer leur troupeau pour ceux qui ne l’avaient pas anticipé.

Dans ce contexte, une dérogation aux conditions générales de sortie de la zone régulée vers une zone indemne pour les petits ruminants a été validée par la Direction générale de l'alimentation (DGAL) et introduite dans l'instruction technique de la surveillance de la MHE en élevages et aux dispositions relatives aux mouvements d’animaux en France.

Dispositions à suivre pour les départs et retours

Dans le cadre d’un départ vers une exploitation saisonnière en zone indemne, les ovins et caprins issus de la zone régulée à destination d’une exploitation saisonnière en zone indemne peuvent déroger au dépistage MHE par PCR avant le départ, à la condition de désinsectiser leurs animaux pendant 14 jours ainsi que les moyens de transport. Concernant les bovins, il n’y a pas de dérogation pour les départs en exploitation saisonnière en zone indemne.

Dans le cadre du retour vers l’exploitation d’origine en zone indemne après un séjour dans une exploitation saisonnière en zone régulée, le départ des bovins, ovins et caprins depuis la zone régulée vers une exploitation située en zone non régulée est possible si les conditions suivantes sont respectées : désinsectisation des animaux en estive à moins de 1 000 m d’altitude et des moyens de transport avant la sortie de la zone régulée.

A.L.

1. Astet, Banne, Borne, Cellier-du-Luc, Chambonas, Coucouron, Dompnac, Gravières, Lanarce, Laveyrune, Lavillatte, Lespéron, Loubaresse, Malarce-sur-la-Thines, Malbosc, Montselgues, Le Plagnal, Sablières, Saint-Alban-en-Montagne, Saint-Étienne-de-Lugdarès, Saint-Laurent-les-Bains-Laval-d’Aurelle, Sainte-Marguerite-Lafigère, Saint-Paul-le-Jeune, Saint-Pierre-Saint-Jean, Les Salelles, Valgorge, Les Vans.

À NOTER

Réglementation générale et mesures préventives

Les éleveurs doivent suivre toute une série de règles dans le cadre de la transhumance de leur troupeau. 

Dans le cadre des départs en estive de troupeaux de petits ruminants (ovins et caprins), il est demandé aux éleveurs d’être à jour de leur prophylaxie au regard de la brucellose. Une demande de transhumances à la DDPP1 d’accueil doit être faite. Pour ceux dont le troupeau part en estive, cette prophylaxie doit être réalisée tous les ans et si possible pas trop longtemps avant le départ en estive. Nombre d’éleveurs font ainsi les contrôles de leur troupeau en avril ou en mai pour pouvoir les déplacer en mai ou en juin.

Pour les bovins, une prophylaxie doit être réalisée tous les ans, quel que soit l’effectif du troupeau et leur orientation. Elle permet d’effectuer tous les contrôles obligatoires liés à la brucellose, la leucose, la tuberculose, l’IBR, la BVD… « Certaines estives exigent aussi une analyse négative à la besnoitiose, à la néosporose et tout un tas d’autres choses », ajoute Sylvie Gleize, technicienne au GDS de l’Ardèche.

Analyser ses besoins et anticiper

D’où l’importance de bien analyser ses besoins, anticiper les délais nécessaires pour réaliser des analyses sur ses animaux, afin de ne pas être retardé dans leur mouvement en estive. « Si les animaux sont déplacés de manière individuelle, il n’y a pas tellement de risque sanitaire, il faut être indemne bien sur des prophylaxies obligatoires car il peut y avoir du voisinage et le risque de contamination existe, mais quand on mélange des animaux avec d’autres qui viennent d’horizons différents, quel qu’ils soient, il y a toujours un risque », rappelle Sylvie Gleize. La meilleure chose à faire dans le cadre d’une estive collective est de demander au responsable de l’estive « s’il existe un règlement quelconque du lieu de regroupement des animaux, en prendre connaissance, voir si on répond à ses exigences sanitaires et comment faire pour y correspondre avant d’y mélanger son troupeau », conseille-t-elle.

Points de vigilance supplémentaires

Des points de vigilance supplémentaires peuvent être identifiés, comme sur l’aspect du parasitisme interne et externe, la nécessité d’effectuer un traitement sur son troupeau avant et/ou après l’estive, certains règlements d’estive collective pouvant l’imposer, se questionner sur l’état et la gestion du parasitisme des chiens de protection, que ce soit à l’arrivée d’un lieu de regroupement et/ou au retour sur l’exploitation, en déployant des moyens de surveillance avec une mise en quarantaine notamment. La vigilance est de mise également concernant la surveillance des animaux durant l’estive, en lien avec des états de gestation, en cas de blessure, face au risque de prédation, leur proximité avec des zones de randonnée, lors des transports, etc. Il convient aussi de demander au responsable d’estive comment l’éleveur sera informé des incidents.

Déclaration des mouvements

Au-delà de la partie sanitaire, les éleveurs doivent déclarer où se trouvent leurs animaux déplacés. Un élément non négligeable pour ceux qui perçoivent des aides. Pour la transhumance collective bovine, les déclarations de mouvements s’effectuent auprès du service des EdE (établissement départemental de l'élevage) d'identification et de traçabilité. Si c’est de la transhumance individuelle en bovin, l’éleveur s’adressera à l’administration vétérinaire de la DDETSPP2. Il conviendra d’effectuer cette identification auprès de la DDETSPP également en ovin et caprin, pour toutes les transhumances, qu’elles soient collectives ou individuelles. À noter que dans le cadre de mouvements de pension de bovins, l’éleveur qui met en pension ses bovins doit déclarer un mouvement de sortie et l’éleveur qui prend en pension un mouvement d’entrée, aux dates identiques.

A.L.

1. Direction départementale de la protection des personnes.
2. Direction départementale de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations.