Dans le cadre du projet RMT Bâtiment d’élevage (devenu aujourd’hui RMT Batice), le réseau a étudié des prototypes virtuels de bâtiments d’élevage qui répondent à plusieurs priorités : les coûts raisonnés, l’environnement et la précision. Focus sur le prototype bovin lait en coût raisonné.

Raisonner les coûts de conception d’un bâtiment laitier est l’une des priorités que s’est fixées le RMT Bâtiment d’élevage (lire encadré). Un prototype virtuel d’un bâtiment laitier a, alors été conçu. Il vise l’optimisation des coûts induits comme les charges d’investissement, mais également des gains de productivité liée notamment à de meilleures conditions de travail ou au confort de vie des animaux. Il rassemble des solutions innovantes ou peu répandues pour maîtriser le coût d’un projet bâtiment. Ainsi, trois personnes travaillent au sein de cet élevage virtuel. Elles élèvent 180 vaches qui produisent 1,2 million de litres de lait par an. Les vaches en production sont réparties en deux lots avec un accès au pâturage.
Cinq axes de conception étudiés
Dans l’élaboration de ce prototype, cinq axes de conception ont été étudiés : la maximisation du pâturage, la sécurisation de la santé des animaux, la réduction des astreintes et des coûts de production, la maîtrise des coûts d’investissement et l’énergie avec la réduction des consommations d’énergie et la production d’énergie renouvelable. Le bâtiment contient le logement des vaches en production, l’accès au pâturage, le bloc traite et ses annexes, les bâtiments pour les vêlages et l’isolement des vaches, la nurserie, le stockage des aliments et de la paille et celui des déjections. Afin d’assurer la biosécurité, différentes entrées ont été imaginées (intervenants extérieurs, déjection – cadavres, laitier et animaux vers l’abattoir).
Une nurserie pour les veaux
Après la période critique des trois semaines, les veaux sont logés en cases collectives partiellement couvertes. Ces dernières sont associées à des igloos en polyester et à une table d’alimentation couverte. Pendant leurs trois premières semaines de vie, les veaux vivent dans une pouponnière indépendante et très protégée. La pouponnière est composée de dix cases individuelles. Deux couloirs d’accès sont prévus : l’un à l’arrière pour la surveillance et celui de service à l’avant. La zone de préparation du lait est commune aux deux parties de la nurserie.
Des structures légères pour les vaches
Le logement des vaches est, quant à lui, composé d’une succession de structures légères sans translucides avec des aires d’exercices en partie non couvertes pour assurer ainsi une ventilation naturelle et de la luminosité. Les couloirs d’affouragement latéraux sont réduits et équipés d’un tapis d’alimentation d’un mètre de large protégé par l’extérieur (1 m de haut). Il n’y a pas ou peu de bardages si le site s’y prête. Les logettes sont creuses et une fois par semaine un mélange de paille, de chaux et d’eau est apporté assurant ainsi un bon confort de couchage aux vaches 100 % lisier. L’apport de litière dans les logettes creuses doit être effectué avec du matériel adapté à la hauteur limitée de la charpente, précisent les spécialistes. Par ailleurs, il est préconisé que l’apport quotidien doit être mécanisé avec du matériel qui reste à adapter. Une zone de circulation est pensée pour permettre la gestion des deux lots de vaches que ce soit pour la traite ou le pâturage, ou encore pour les conduire vers le quai d’embarquement ou permettre si nécessaire l’utilisation d’engins.
Un investissement réduit pour le bloc traite
Le bloc traite est dimensionné pour un lot réduisant ainsi le montant de l’investissement. Le choix a été fait d’une salle de traite en épi 2 X 11 extensible. Toutefois, le confort de travail n’a pas été oublié. L’aire d’attente est, en effet, équipée d’une barrière poussante et de caillebotis. À l’issue de la traite, une porte de tri permet d’orienter les vaches vers la contention collective, vers l’aire paillée d’isolement - parage ou vers le pâturage.
Des locaux d’isolement essentiels
Les locaux d’isolement sont essentiels. Ils permettent non seulement d’assurer un confort de travail, mais surtout d’intervenir efficacement sur les animaux. Une salle de parage est notamment proposée en complément des autres locaux. Pour ces aires paillées d’isolement, un plancher de paillage suspendu et sécurisé permet de réduire l’investissement matériel et de limiter les poussières avec les animaux fragiles.
M.-C. S.-B.
Source : https://idele.fr/rmt-batice/
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Le projet RMT Batice
Les actions du RMT BATICE portent sur une réflexion prospective sur les bâtiments d’élevage à l’horizon 2040 et l’apport de réponses concrètes aux enjeux des filières d’élevage par un repérage des innovations sociales, organisationnelles et techniques en France et à l’étranger. Les actions portent également sur l’élaboration d’un conseil bâtiment adapté à la hauteur des enjeux et sur une large diffusion des connaissances et ressources existantes sur les bâtiments d’élevage. Il compte plusieurs partenaires dont l’Idele, l’Ifip, l’Itavi, l’IFCE et Chambre d’agriculture France.