AMÉNAGEMENT
D'anciens bâtiments réaménagés retrouvent leur fonction
Pascal Valette et Bernard Pays, associés du Gaec du Fox à Saint-Christophe-sur- Dolaizon (Haute-Loire), ont aménagé d'anciens bâtiments pour améliorer le confort de leurs animaux et sauver une grange en ruine.
On ne fait pas du neuf avec du vieux, mais on peut néanmoins réhabiliter d’anciens bâtiments agricoles et les réaménager pour leur donner une seconde vie. C’est un peu la philosophie de Pascal Valette et Bernard Pays associés du Gaec du Fox sur la commune de Saint-Christophe-sur- Dolaizon en Haute-Loire, qui, ayant à leur installation en 1995, regroupé deux exploitations situées à 5 km de distance, disposaient alors de plusieurs corps de fermes.
Dès 1995, pour accueillir les vaches laitières et une partie des fourrages, les deux agriculteurs ont construit un bâtiment à Dolaizon avec un système de logettes paillées et de cornadis, et une salle de traite attenante. Mais plusieurs évolutions au fil des ans, ont conduit les éleveurs à envisager des modifications dans ce bâtiment.
Un rideau brise-vent pour l'ambiance
Parmi ces aménagements, on citera la mise en place d'une toile brise-vent sur une longueur de 50 mètres installée au-dessus d'un panneau de bois plus résistant. Ce brise-vent actionné par une simple commande électrique permet une bonne ventilation du bâtiment qui n'est par ailleurs pas isolé, mais comprend une ouverture au faîtage pour permettre la circulation de l'air. Bernard Pays explique, « nos vaches ont la liberté d'entrer et sortir du bâtiment comme elles veulent l'été. Avant, elles restaient dehors, mais aujourd'hui, avec des étés plus chauds, elles rentrent souvent et ce n'est pas tenable. Avec cette toile au nord, les conditions sont nettement améliorées et les vaches profitent de l'ombre et d'une brise légère ». Il ajoute : « On voulait isoler le bâtiment, mais Didier Chazallon, conseiller bâtiments à la chambre d'agriculture, nous en a dissuadés. La ventilation dans un bâtiment est complexe, et il est difficile de faire des modifications sur un bâtiment existant ». En fonction de la température extérieure et intérieure, du vent, du mouvement des animaux, l'éleveur joue sur l'ouverture de la toile.
Des logettes confortables
Autre grand changement pour le Gaec, ce sont les logettes. En bientôt trente ans, avec la sélection, le gabarit des laitières a changé. Les logettes se sont avérées trop petites et surtout, la barre au garrot était un réel problème pour les vaches. Soucieux du bien-être de ses animaux, Bernard Pays ne supportait plus de voir ses vaches déserter les logettes, ou pour les plus courageuses se contorsionner pour se coucher ou se lever, gênées par cette barre. Sur Internet, ils ont trouvé un système différent. « C'est un pareur de formation et de métier, Nicolas Fournier, installé dans la Haute-Marne, qui a conçu et réalisé, à partir de ses propres observations en élevages, des logettes qu'il a appelées Omega, bénéficiant d'un concept ergonomique qui respecte enfin la liberté de mouvements des animaux. » Bernard Pays est aujourd'hui un éleveur heureux en observant ses vaches qui « entrent et sortent des logettes sans difficultés, se reposent et ruminent tranquillement dans leur espace avec une ligne de dos droite… ».
En termes d'investissement, le rideau enroulable a coûté 12 000 €, et les 68 logettes 11 330 € HT. Dans le cadre du BCAE, sur la ligne « bien-être animal », le Gaec a bénéficié d'une subvention du Feader et de la Région de 30 %.
La vieille grange reprend vie
Autre exemple pour le Gaec du Fox, au cœur du village de Freycenet, une très vieille grange, « le plus vieux bâtiment du village », confie Pascal Valette, menaçait de s'effondrer. Après réflexion et échanges avec leur conseiller bâtiments, les associés ont décidé d'y effectuer des travaux pour lui redonner un usage de grange. « C'était pendant la Covid, nous avons refait le toit en installant une charpente métallique à l'intérieur, donc pas de changement visuel de l'extérieur, ouvert une large et haute porte pour pouvoir passer avec du matériel et retapé certains murs. Résultat, nous avons un hangar pour 450 bottes de foin. » Et les deux associés sont assez satisfaits du résultat de leur travail. Là aussi, avec le BCAE dans le cadre d'investissements inférieurs à 30 000 €, sur le volet « modernisation des exploitations agricoles dans les filières animales », ils ont bénéficié d'une subvention de 30 % du Feader et du Département, pour un investissement global de 29 500 €.
À la manière des petites maisons de Monopoly, le Gaec du Fox possède plusieurs structures ça-et-là à Freycenet et Dolaizon. Comme cet atelier face à la nouvelle-ancienne grange, lui aussi retapé… « Peut-être que construire du neuf, en un seul et même lieu, aurait été plus pratique et plus économique ? Mais que faire de ces vieux bâtiments ? Soit on rase, soit on transforme », résume Pascal Valette. Réaménager à partir de l'ancien a aussi une vertu environnementale non négligeable pour ces éleveurs attachés à leurs villages.