TROPHÉES DE L'INSTALLATION

Au Gaec du Ranc de l’Arc, de la farine bio et locale

L’exploitation comprend 35 hectares de vignes et 30 hectares de céréales. Une culture peu commune sur le territoire ardéchois, mais que le Gaec du Ranc de l’Arc cultive depuis des générations. « Les céréales sont cultivées ici depuis toujours, par le grand-père d’Ugo, mon compagnon », précise la jeune femme, tout en berçant son nouveau-né.

« Je souhaitais apporter mon projet au Gaec »

C’est après le confinement du Covid-19, que cette animatrice pour enfants de formation, s’est tournée vers l’agriculture. Ayant dans un premier temps envisagé la création d’une ferme pédagogique sur les terres familiales, la jeune femme a été séduite par le monde agricole. « J’avais déjà un pied dans la vigne. Mais je souhaitais apporter mon projet au Gaec. J’aimais le principe d’emmener quelque chose en plus ». L’envie de créer un atelier de transformation pour fabriquer de la farine a germé.  « L’objectif étant d’apporter un produit local et bio et de valoriser le territoire. Les vignes sont déjà en bio, et pour les céréales, c’était une demande de ma part de les convertir. Il a fallu deux ans. », développe la jeune agricultrice.

"C’est ensuite aller très vite jusqu’à l’installation », sourit-elle, en mesurant le chemin parcouru. En effet, pendant la conversion, Mandy Giner enchaîne son PBREA et les stages qui la confortent dans son idée. «  La céréale demande moins de spécificité que la vigne, à l’aide du moulin, c’est moins compliqué de transformer la céréale. Sur les 30 hectares de céréales, à l’origine, seulement du blé, de l’orge et du colza étaient cultivés. Nous avons souhaité diversifier avec de l’avoine, du petit épeautre, des pois chiches et du seigle ». La jeune femme se met alors en quête de trouver le moulin idéal. « Au départ, pour arriver à en trouver un, ce n’était pas simple, nous n’en connaissions pas dans le département, nous avons dû aller en visiter en Haute-Loire ». Le choix de l’appareil de production a été ensuite mûrement réfléchit. Devant son moulin, livré en février, la jeune femme expose alors les rouages de la fabrication de la farine, avec passion. « C’est un moulin de type Astrié. Les grains sont déroulés et non pas écrasé, la farine est plus nutritive et se digère mieux », affirme-t-elle.

La mise en vente de la farine, prochain défi

En face du moulin dans le hangar flambant neuf emménagé, un vaste espace de transformation attend d’être approvisionné de sacs de farine destinés au commerce. « La moisson est à mi-parcours, nous avons déjà récolté 5 tonnes et il en reste 5 autres. On attend que toutes les récoltes rentrent pour vendre. Nous aimerions développer la vente chez les primeurs et épiceries locales. Avec une dizaine de tonnes de blé, nous pouvons moudre 8 000 kg de farine. En majorité du blé en T 65, T 80 et T 110 et le reste de la farine proviendra des autres céréales ».

Une ferme pédagogique ?

Si son activité est bien lancé, Mandy garde dans un coin de la tête, son projet de réaliser une ferme pédagogique sur l’exploitation. « Ce serait un plus. J’ai acheté un moulin avec des vitres, pour justement contribuer à la pédagogie de la démarche. À terme, j’aimerais réaliser un partenariat avec les écoles, à qui je vendrais la farine et qui visiteraient l’exploitation. Pourquoi pas, également créer un lien avec notre voisin, qui est apiculteur. Mais pour l’instant, je me concentre sur les ventes ». Pragmatique, si la jeune femme foisonne de projets, elle sait que la prochaine étape sera d’agrandir son cercle de vente, tout en respectant son envie de rester sur un territoire local.

M.M