SANITAIRE
Reprise de la FCO-8 : les éleveurs appelés à déclarer les cas de suspicion et vacciner leur troupeau

En Ardèche, de nouveaux foyers de fièvre catarrhale ovine de sérotype 8 (FCO-8) ont été confirmés et les cas de suspicion ne cessent de croître. 

Reprise de la FCO-8 : les éleveurs appelés à déclarer les cas de suspicion et vacciner leur troupeau
Près de 28 foyers cliniques de FCO-8 ont été confirmés dans le département, vendredi 22 août, tandis que 43 suspicions sont en attente de résultats. ©AAA

Vendredi 22 août, 28 foyers cliniques de FCO-8 ont été confirmés par la DDETSPP1 dans le département, tandis que 38 cas de suspicion FCO-8 et MHE ont été infirmés. Près de 43 cas de suspicion cliniques FCO-8 sont en attente de résultats : 31 exploitations ovines (70 animaux morts), 11 exploitations bovins (1 animal mort) et une exploitation caprine (aucune mortalité relevée).

« Les brebis agonisent à petit feu »

Éleveuse ovine à Saint-Martin-de-Valamas et productrice pour la marque Agneau d’Ardèche, Solange Roure a été touchée de plein fouet. Elle voit certaines de ses brebis développer les symptômes de la FCO depuis mi-août. « Quand j’ai aperçu la première brebis malade sur un de mes deux troupeaux, je l’ai amené chez le vétérinaire dès le lendemain, on a fait une prise de sang, dont on attend toujours les résultats, mais le vétérinaire m’avait dit qu’il n’y avait pas de doute, c’était la FCO. » En fin de semaine dernière, elle comptabilisait dix brebis mortes. « On est impuissant, moralement c’est une catastrophe. Les brebis agonisent à petit feu, sans pouvoir se nourrir pendant plusieurs jours car elles ne peuvent plus ouvrir la mâchoire. C’est dommage qu’on n’ait pas trouvé de quoi les soulager, qu’on ne nous ait pas plus prévenus au printemps que c’était quelque chose de grave, de foudroyant. » Sur le troupeau concerné par cette mortalité, « j’ai l’impression que ça continue », ajoute l’éleveuse. Sur le second troupeau, dont les brebis ne présentent aucun symptôme, elle a procédé rapidement à leur vaccination, « en espérant qu’il soit sain ».

Une dynamique croissante

Des situations similaires sont recensées régulièrement par le Groupement de défense sanitaire (GDS) de l’Ardèche ces derniers jours et « le nombre de cas et de suspicions risque d’augmenter considérablement à la vue des appels d’éleveurs et des déclarations des cabinets vétérinaires », confie la directrice du GDS de l’Ardèche, Margot Brie. En Aveyron, un territoire fortement touché par la maladie l’an passé, les foyers de contamination avaient doublé tous les 3 à 4 jours entre août et octobre 2023. « On pourrait s’attendre à avoir une dynamique similaire cette année en Ardèche », estime-t-elle. « Entre fin décembre et fin mai, la maladie ne circule pas. Les animaux infectés aujourd’hui en Ardèche ont dû contracter la maladie avant décembre et ne pas avoir déclenché de symptômes jusqu’ici. Il est primordial d’avoir la plus grande vigilance et de contacter son vétérinaire sanitaire au moindre doute. »

Moyens de lutte et recommandations

Pour répondre aux besoins actuels des élevages ardéchois, quatre chauffeurs supplémentaires ont été déployés pour l’équarrissage. Un même mot d’ordre leur est donné : contacter impérativement leur vétérinaire en cas de suspicion et isoler l’animal malade. Le vétérinaire se chargera des déclarations et des prélèvements, jusqu’à trois prélèvements maximum, toutes espèces confondues. Son déplacement, les frais de prélèvements et analyses (confirmation, sérotypage et MHE) sont pris en charge par l’État. Il est indispensable que les prélèvements soient réalisés afin de confirmer ou infirmer des cas de suspicion, également pour la Pac.

En accord avec le Groupement technique vétérinaire (GTV) et conformément aux recommandations nationales, il est recommandé également de vacciner tous les troupeaux, même pendant la circulation virale. La vaccination des bovins et caprins étant aussi à prévoir. Elle peut être réalisée par l'éleveur. Son coût est à la charge de l’éleveur. Alors que certains élevages n’ont pas hésité à vacciner leurs animaux ces derniers jours, d’autres s’inquiètent des conséquences sur les agnelages ou vêlages. « Tout vaccin engendre du stress, il peu donc y avoir une réaction avec de la fièvre qui peut déclencher des avortements. Il y a des précautions à prendre, mais le moyen de lutte le plus efficace contre la FCO-8 reste la vaccination. Il est important de protéger les cheptels et de limiter au maximum la mortalité. La situation et les préconisations apportées aux éleveurs doivent être évaluées au cas par cas avec le vétérinaire sanitaire de l’élevage », conseille Margot Brie. Toujours selon les retours terrain du GDS de l’Aveyron : « La vaccination entraîne une réaction immunitaire entre 8 et 10 jours après la 1ère injection avec le vaccin Syvazul BTV, 21 jours avec le vaccin BTV pur. Les élevages ovins y ont été vaccinés avec le Syvasul BTV de façon importante, en évitant de le faire 3 semaines avant ou après la mise bas ou la mise à la reproduction, et il n’y a pas eu de conséquences. »

A.L.

1. Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations.

ZONAGE

MHE : évolution de la zone régulée

Face à l'évolution de la maladie hémorragique épizootique (MHE) en France, la zone régulée englobe désormais 137 communes ardéchoises.

Entre le 16 et le 22 août derniers, 103 nouveaux foyers de MHE ont été déclarés sur le territoire français. Inchangé depuis le 14 décembre 2023, un nouveau zonage a été réalisé à la suite de cas en Maine et Loire et dans l’Aveyron. L’Ardèche compte désormais 137 communes1 concernées par cette zone régulée situées au Sud et à l'Est du département.

Les mouvements de bovins et petits ruminants au sein de la zone indemne, de la zone régulée et depuis la zone indemne vers la zone régulée, sont libres. La sortie des ruminants de la zone régulée vers la zone indemne est réglementée : absence de signe clinique de MHE, désinsectisation des animaux et des moyens de transport, PCR négatif (transport autorisé dans un délai maximal de 14 jours après le prélèvement).

Source GDS Ardèche

1. Ailhon, Aizac, Vallées-d'Antraigues-Asperjoc, Les Assions, Astet, Aubenas, Balazuc, Banne, Barnas, Le Béage, Beaulieu, Beaumont, Berrias-et-Casteljau, Bessas, Bidon, Borée, Borne, Burzet, Cellier-du-Luc, Le Chambon, Chambonas, Chandolas, Chassiers, Chauzon, Chazeaux, Chirols, Coucouron, Cros-de-Géorand, Dompnac, Fabras, Faugères, Fons, Gras, Gravières, Grospierres, Issanlas, Issarlès, Jaujac, Joannas, Joyeuse, Juvinas, Labastide-sur-Bésorgues, Labastide-de-Virac, Labeaume, Labégude, Lablachère, Laboule, Le Lac-d'Issarlès, Lachamp-Raphaël, Lachapelle-Graillouse, Lachapelle-sous-Aubenas, Lagorce, Lalevade-d'Ardèche, Lanarce, Lanas, Largentière, Laurac-en-Vivarais, Laveyrune, Lavillatte, Lavilledieu, Laviolle, Lentillères, Lespéron, Loubaresse, Malarce-sur-la-Thines, Malbosc, Mayres, Mazan-l'Abbaye, Mercuer, Meyras, Montpezat-sous-Bauzon, Montréal, Montselgues, Orgnac-l'Aven, Payzac, Péreyres, Le Plagnal, Planzolles, Pont-de-Labeaume, Prades, Pradons, Prunet, Ribes, Rochecolombe, Rocher, Rocles, Rosières, Le Roux, Ruoms, Sablières, Sagnes-et-Goudoulet, Saint-Alban-en-Montagne, Saint-Alban-Auriolles, Saint-Andéol-de-Fourchades, Saint-Andéol-de-Vals, Saint-André-de-Cruzières, Saint-André-Lachamp, Saint-Cirgues-de-Prades, Saint-Cirgues-en-Montagne, Saint-Didier-sous-Aubenas, Saint-Étienne-de-Fontbellon, Saint-Étienne-de-Lugdarès, Sainte-Eulalie, Saint-Genest-de-Beauzon, Saint-Germain, Saint-Julien-du-Serre, Saint-Laurent-les-Bains-Laval-d’Aurelle, Sainte-Marguerite-Lafigère, Saint-Martial, Saint-Maurice-d'Ardèche, Saint-Maurice-d'Ibie, Saint-Mélany, Saint-Paul-le-Jeune, Saint-Pierre-de-Colombier, Saint-Pierre-Saint-Jean, Saint-Privat, Saint-Remèze, Saint-Sauveur-de-Cruzières, Saint-Sernin, Salavas, Les Salelles, Sampzon, Sanilhac, La Souche, Tauriers, Thueyts, Ucel, Usclades-et-Rieutord, Uzer, Vagnas, Valgorge, Vallon-Pont-d'Arc, Vals-les-Bains, Les Vans, Vernon, Vinezac, Vogüé.

À NOTER /

Les symptômes de la FCO-8

Les principaux symptômes observables de la FCO-8 sur les ovins et les bovins sont des lésions buccales et nasales (croutes, ulcères, hypersalivation…), ainsi que des œdèmes au niveau des membres (pour les ovins et bovins) et de la tête (pour les ovins).

Réunions d’information

Destinées aux éleveurs ardéchois, deux réunions d’information sur la FCO-8 vont être organisées pour rappeler les caractéristiques de la maladie (transmissions, signes cliniques, etc.), faire un point de la situation sanitaire du département et échanger sur les moyens de lutte et les recommandations de vaccination. L’occasion également de réaliser un point d’information sur la FCO-3 et la MHE. Ces réunions sont prévues :

- Vendredi 30 août à 14 h30 à la salle des fêtes – salle de Pouyol, située au 45 Chemin des Girolles à Saint-Victor.

- Mardi 3 septembre à 10 h à la salle auditorium du CFPPA Olivier de Serre, située au 1 062 Chemin du Pradel à Mirabel.

- Mercredi 4 septembre à 14h30 à la salle du Béage, située au 144 route de Sainte-Eulalie au Béage.

Mouvements d’animaux

Les restrictions de mouvements d’animaux en vigueur relèvent uniquement de la MHE.