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PHOTOGRAPHIE

« Les ouvriers de la terre, ce sont les paysans et paysannes »

Ces dix dernières années, le photographe Alexis Vettoretti a arpenté les villages français,
afin de rencontrer et de tirer le portrait des paysannes nées dans la première moitié du XXe siècle.
Visibles dans l’ouvrage Paysannes1, ces photographies sont le témoin d’existences passées entre la ferme et la cuisine, pièce centrale du monde rural d’antan.

Par Marine Martin
« Les ouvriers de la terre, ce sont les paysans et paysannes »
Geneviève est née à Paris en 1916, puis s’est installée en Dordogne en 1920, avec ses parents et ses quatre frères et soeurs : « C’était moins cher. Je n’ai pas choisi d’être paysanne, mais je n’ai pas choisi autre chose. J’ai été heureuse d’être paysanne. En ce temps-là, nous étions utiles. » ©Alexis Vettoretti

Quelle est l’origine de ce projet photographique ?Alexis Vettoretti : « Je viens d’un milieu ouvrier. J’ai commencé la pratique de la photographie par des reportages dans les dernières mines de charbon de Roumanie ou encore à Toulouse, dans une fonderie. Photographier ces milieux était une façon de rester attaché à mes origines, puisque je n’étais pas capable de faire de la photographie une pratique totalement artistique. Selon moi, les ouvriers de la terre, ce sont les paysans et paysannes. Bien que venant d’un petit village d’Ardèche, je ne connaissais ce milieu que grâce aux quelques boulots saisonniers que j’avais faits l’été, comme le ramassage des fruits et les vendanges. Lorsque j’ai commencé ce travail sur le monde rural, je suis tombée sur Thérèse, la bergère de mon village. Elle représente un personnage auquel je n’avais pas accès en tant qu’enfant, puisque c’était difficile de créer un échange. Ce j...

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