Un outil mieux adapté au marché des Ppam

Jusqu’en 2022, il rejoignait la vallée du Rhône et la Drôme provençale pour trouver des distillateurs adaptés à ses objectifs de production, vendue principalement à des grossistes et laboratoires pharmaceutiques, avant de faire volte-face. « Il existe de petites et de grandes distilleries mais pas vraiment d’outils adaptés aux moyens volumes de production comme on en trouve souvent en Ardèche », explique le producteur, qui enregistre moitié moins de commandes depuis le début de la guerre en Ukraine et la hausse des prix de l’énergie. « Mon objectif était de ne plus être tributaire de la fluctuation des marchés, et des volumes demandés par les distilleries. »

Il se recentre alors sur un schéma d’exploitation qui répond mieux à la demande du marché et investit dans un outil de distillation. Une distillerie « conçue pour l’agriculture », précise Thomas Raoux. « Souvent les distillateurs sont considérés davantage comme des industriels que des agriculteurs. Nous voulions rester à taille humaine, dialoguer avec nos clients, nous concentrer sur l’agriculture en ouvrant notre distillerie à de gros, moyens ou petits volumes de plantes, à des producteurs qui souhaitent créer des huiles plus particulières que ce qu’ils font jusqu’ici, qui souhaitent se diversifier, à des cueilleurs aussi. »

De dernière génération, sa distillerie a été conçue par le constructeur EEB situé à Salindres (Gard). Coût d’investissement : 300 000 € dont 100 000 € d’aides Feader. Entièrement démontable et transportable, elle fonctionne avec des caissons de 15 m3 ou 2,5 m3. Le plus petit caisson étant un prototype, il permet de distiller de petits volumes de plantes (300 kg), « ce qui est intéressant quand on travaille sur des huiles rares ou que l’on fait des tests. On peut y distiller toutes les plantes », précise Thomas Raoux. « Le caisson de 15 m3 correspond plus aux besoins de la production ardéchoise. »