TROPHÉES DE L'INSTALLATION

La « belle » Aubrac, une histoire de passion

C’est au contact de son grand-père maternel puis de son oncle que Tristan Pailhes s’est pris de passion pour l’élevage d’Aubrac ! Cette race bovine, capable de s’adapter à tous les terrains, tous les climats, même les plus secs, compte chaque année de plus en plus d’adeptes de part et d’autre de l’Ardèche, y compris chez les jeunes éleveurs.

Originaire de Rosières et âgé de 26 ans, Tristan Pailhes s’est installé en tant qu’exploitant agricole en mai 2022. « J’ai toujours grandi dans l’univers agricole, passé mes vacances et travaillé avec mon grand-père puis mon oncle qui élevaient des vaches… Et la passion m’a pris très tôt ! », indique-t-il. Après avoir obtenu son CAP agricole en alternance à la MFR de Divajeu près de Crest (26) puis un Bac pro CGEA, Tristan Pailhes a effectué divers stages dans une exploitation céréalière, des élevages d’Aubrac, de chèvres… Il a aussi été salarié sur l’exploitation d’Aubrac de son oncle, Nicolas Ginier installé à Malarce-sur-la-Thines.

Une race qui s’adapte bien aux terrains séchants

Aujourd’hui, Tristan Pailhes élève 14 mères Aubrac et dispose de 88 hectares de surfaces d’un seul tenant à Montselgues, dont 11 hectares de fauche. Des terrains séchants mais adaptés aux besoins de son troupeau. « En herbe, mais aussi en matière de grands espaces et d’altitude », ajoute l’éleveur. « L’été dernier, nous avons subi beaucoup le sec. Il a fallu acheter beaucoup de foin et de paille. Heureusement il a plu à l’automne ce qui a permis de laisser les vaches encore un peu en pâture et éviter d’attaquer les stocks avant l’hivernage. »

Dès le départ, il a choisi d’élever des vaches Aubrac. « C’est une race qui a son caractère, rustique, qui s’adapte bien à notre pays », constate-t-il. « C’est aussi une vache très crapahuteuse ! Nous avons parfois des coins un peu accidentés et elles arrivent à passer un peu de partout. Même sur les soins, elles demandent peu de main-d’œuvre. Elles ont leur caractère mais elles sont très avenantes avec nous. Puis, elles sont belles ! »

Une production vendue en local

Cette année, son troupeau a produit une dizaine de veaux. « Pour ma première année, les vêlages sont un peu en décalé », explique le jeune éleveur. Il projette de réunir les vêlages entre décembre et mars, en stabulation, pour pouvoir intervenir rapidement en cas de soucis, favoriser la docilité des veaux… « Cet hiver je n’ai pas pu les rentrer car je n’avais pas de bâtiments d’élevage. Cette année, je vais en construire un à Malarce-sur-la-Thines : 80 m2 de stabulation pour que les vaches passent l’hiver à l’intérieur. Je dispose déjà d’un bâtiment de 150 m2 de stockage pour le foin. Cela me permettra de les rentrer pour les resocialiser, car c’est une race très rustique, elles sont un peu sauvages aujourd’hui. »

Son siège d’exploitation se situe sur la commune de Malarce, à proximité de l’exploitation de son oncle, tout comme ses surfaces de pâturage se trouvent à côté de celles de ce dernier. « Nous avons le projet de nous associer ensemble à l’avenir mais pour le moment nous préférons avoir chacun notre exploitation », ajoute le jeune éleveur qui a adhéré au syndicat ardéchois de la race.

Toute la viande produite est vendue à la Boucherie Ginier des Vans. Les veaux sont abattus à Langogne et la découpe est effectuée par un autre oncle de Tristan Pailhes, Bruno Ginier.

A.L.